France. Condamnation exemplaire pour le prince du raï

Publié le par Un monde formidable

Condamnation exemplaire pour le prince du raï. (Source : L’observateur. Ouagadougou. 05/07/09)

« Tu n’as plus de bébé : le sang, je l’ai vu. C’était comme un morceau de foie ». C’est en ces termes que hurlait dans un enregistrement le célèbre chanteur Cheb Mami, surnommé le prince du raï, après la tentative d’avortement forcé de son ex-compagne, Camille (son nom a été changé plus tard) en août 2005. Malheureusement pour lui, le fœtus est resté viable et c’est une petite fille, âgée aujourd’hui de 3 ans, qui est venue au monde.

Et Cheb Mami, de son vrai nom Mohamed Khelifati, lors de ses aveux le jeudi 2 juillet 2009 devant le tribunal correctionnel de Bobigny en France, avait honte d’être le père d’un enfant illégitime ; ce qui, dit-il, serait contraire à sa culture, à sa religion. Est-ce un début de remords qui l’a fait sortir de sa planque algérienne pour se rendre enfin à la justice française après sa fuite en 2007 alors qu’il était en liberté provisoire ?

Le musicien, qui a d’ailleurs été fait chevalier de l’Ordre national du mérite en 2003 sur proposition de l’ancien président Jacques Chirac pour avoir fait découvrir le raï dans le monde, a sérieusement terni sa réputation avec cette sombre affaire. Et durant sa cavale, il ne l’a pas améliorée non plus ; lui qui s’en est pris aux médias français en les accusant de chantage et d’acharnement parce qu’il serait une star arabe et a eu des propos racistes du genre : "La plus grosse erreur de ma vie, c’est d’avoir suivi le mauvais conseil de mon manager juif (Michel Lévy)".

Ce qui arrive à l’Algérien aujourd’hui est déplorable et très ennuyeux, à l’image de nombreuses célébrités du cinéma, de musique adulées pour leur talent et leur romantisme, mais qui cachent des monstres en eux. Sa condamnation donc à 5 ans de prison doit être un exemple pour tous ceux qui se délectent de la violence à l’endroit des autres, notamment des femmes. Cheb Mami a dû ignorer royalement qu’il vivait dans une ère et même sur une terre où les droits de l’homme ont de plus en plus droit de cité. Il aurait dû s’en tenir à son micro au lieu de flirter avec des bistouris en voulant jouer aux apprentis-chirurgiens

Publié dans Europe de l'Ouest

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