Tchad. « Paradis en sursis »
« Paradis en sursis » Documentaire.Durée : 55 minutes
Le sujet
Le lac Tchad est le quatrième plus vaste plan d'eau d'Afrique, mais sa superficie s'est réduite de façon dramatique ces trente dernières années. Le réchauffement climatique modifie profondément les équilibres de la région du lac Tchad. Certains experts de la Nasa estiment que ce vaste plan d'eau pourrait bien avoir totalement disparu dans vingt ans. Certes, au fil des millénaires, ce lac s'est étendu ou retracté suivant les phases climatiques. Mais aujourd'hui, le réchauffement occasionné par l'activité humaine semble avoir des conséquences irréversibles. Dans les années 60, le lac Tchad s'étendait sur plus de 26 000 kilomètres carrés. Aujourd'hui, il dépasse difficilement les 1500 kilomètres carrés. L'extension de l'agriculture a également puisé dans les ressources du lac, pourtant alimenté par trois fleuves.
La critique
Quand le désert avance», chantait France Gall. Les Tchadiens connaissent bien la chanson, rythmée par le désespoir. L'étude des cartes offre un triste bilan. Le lac Tchad est passé, en trente ans, d'une superficie de 26 000 kilomètres carrés à 1 500 kilomètres carrés ! Comment expliquer cette peau de chagrin ? Par le réchauffement climatique qui assèche les fleuves, tue le bétail, appauvrit la flore et la faune. Selon la Nasa, dans vingt ans, le lac pourrait même disparaître. En attendant, les populations s'organisent comme elles peuvent.
On voit apparaître des dizaines d'îles misérables, comme celle de Fitiné. L'eau y est noirâtre, les habitants malades, la pêche inexistante. On se nourrit de fruits pourris venus des pays proches. Le père Thomas constate le désastre : sans dispensaire, ni médecin ni médicaments, il voit les villageois dépérir. Quelques marabouts offrent des diagnostics de fortune. En parcourant le lac en pirogue, un désolant spectacle se dévoile. Les boeufs kouris, qui vivent dans l'eau, principale ressource des éleveurs, ne survivront pas si on ne tente pas de les croiser avec d'autres races. Le gibier est en déclin : presque plus de pintades ou d'antilopes. Il existe tout de même quelques polders, surgis du lac, parfois d'une fertilité extraordinaire. Bien irrigués, dotés de barrages astucieux, ils débordent de fruits et de légumes magnifiques. Mais partout, la pêche est menacée.