Russie-Iran. Pour Moscou, la coopération militaire avec Téhéran stabilise la région
Pour Moscou, la coopération militaire avec Téhéran stabilise la région (L’Orient Le Jour - Beyrouth. 18/12/08)
La Russie va poursuivre sa coopération militaire avec l’Iran car elle permet de stabiliser le Moyen-Orient, a jugé hier le directeur adjoint du Service fédéral russe pour la coopération technico-militaire, Alexandre Fomine. « La coopération technico-militaire de la Russie et de l’Iran a un effet positif pour la stabilité de la région. Nous avons développé cette collaboration, nous la développons et continuerons à la développer », a déclaré le responsable cité par l’agence Ria Novosti. Il a aussi estimé que, dans le domaine des ventes d’armements à l’Iran, « la concurrence était énorme ».
Ria Novosti, citant des sources non identifiées, a par ailleurs indiqué que la Russie est « actuellement en train de remplir son contrat de livraison de systèmes de missiles antiaériens S-300 » à l’Iran. Considérés comme extrêmement sophistiqués, les missiles S-300 sont capables d’atteindre un avion à 30 km de hauteur, et leur portée est de 150 km. En octobre, les médias israéliens s’étaient fait l’écho des inquiétudes du gouvernement de l’État hébreu sur la conclusion d’un tel contrat. Mais Rosoboronexport, la société de vente d’armes de l’État russe, avait alors indiqué n’avoir « aucune information » à ce sujet. Israël et les États-Unis s’inquiètent régulièrement des projets de ventes d’armes russes à l’Iran, qu’ils considèrent comme une menace pour la stabilité du Moyen-Orient.
D’autre part, les visées militaires du programme nucléaire iranien ne « font plus de doute », mais les possibilités de négociations avec le régime de Téhéran n’ont pas été épuisées, estime un rapport parlementaire français publié hier. « De l’avis des experts, d’ici à deux ou trois ans, l’Iran pourrait être en possession d’une arme nucléaire », note ce rapport. Le document estime par ailleurs que « des frappes militaires, qui seraient en outre très délicates à réaliser, ne résoudraient rien (…) L’Iran ne se priverait pas de répliquer par tous les moyens à sa disposition : en utilisant ses missiles, mais aussi par l’intermédiaire de groupes activistes qu’il soutient », au Liban, à Gaza, en Irak et en Afghanistan. Les parlementaires prônent une « négociation large » avec l’Iran, qui ne se limite pas aux seuls aspects du programme nucléaire, mais qui puisse aussi « fournir l’occasion d’obtenir des engagements iraniens en faveur de la stabilité de la région ».