L’Afrique réclame une aide efficace pour le commerce.

Publié le par unmondeformidable

L’Afrique réclame une aide efficace pour le commerce. par Ram Etwareea (Source : Le Temps. Ch. 07/07/09)

La part du continent noir dans les échanges mondiaux ne dépasse pas les 2%. Dans le cadre d’une conférence ces lundi et mardi à Genève, des responsables africains appellent à un sursaut

La privatisation des chemins de fer en Afrique prescrite par le Fonds monétaire international (FMI) dans les années 80 a été une catastrophe. Les entreprises privées ont négligé l’entretien et n’ont pas investi pour renouveler les équipements. Aujourd’hui, la plupart des lignes sont en panne. Pour un continent qui exporte des minerais, le coût du transport par camions sur des milliers de kilomètres est pour le moins onéreux. Voilà ce qui a fait dire à Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD) qu’il faut revoir les politiques qui empêchent le continent noir de monter dans le train de la mondialisation. Sa part dans le commerce mondial ne s’élève qu’à 2%, y compris les exportations de minerais et du pétrole dont les prix ont flambé ces dernières années.

«Malgré la crise et la contraction de la demande mondiale, notre objectif est d’augmenter nos échanges internationaux», a déclaré Donald Kaberuka lors de la conférence «Aide pour le commerce» qui a lieu ces lundi et mardi à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). D’abord entre pays africains et ensuite avec le reste du monde. Selon lui, contrairement à de nombreux pays qui ont pris des mesures protectionnistes ces derniers mois, l’Afrique tient à maintenir un climat des affaires propices aux échanges de marchandises et de services ainsi qu’aux investissements étrangers. Il a fait ressortir que grâce à des réformes économiques, une douzaine de pays africains résistent assez bien à la crise. Leur taux de croissance sera de 5% en 2009. Pour une douzaine d’autres il sera de 3% tandis que 26 économies vont subir la crise de plein fouet. «Ces pays ont besoin d’aide afin qu’ils puissent profiter de la reprise quand celle-ci interviendra», a déclaré Donald Kaberuka.

«L’aide pour le commerce est un élément indispensable pour les pays les plus pauvres, a renchéri le Zambien Marwa Kisiri, numéro deux du secrétariat des pays Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP). Mais elle ne saurait être efficace sans un dialogue permanent entre pays bénéficiaires et pays donateurs.» Par ailleurs, selon lui, l’aide internationale doit soutenir le processus d’intégration régionale en Afrique, synonyme d’un marché plus large et plus porteur.

Pour Edouard Bizumuremyi, attaché commercial de la mission de Rwanda auprès de l’OMC, les pays donateurs et les pays bénéficiaires ont le devoir d’assurer l’efficacité de l’aide pour le commerce. «Il y a une prise de conscience des deux côtés. Il faut que les résultats des milliards de dollars annoncés se concrétisent dans les dix prochaines années. «En fin de compte, nous devrions pouvoir nous passer de cette aide», a-t-il ajouté.

La question d’efficacité de l’aide est en effet dans tous les esprits. L’OMC devrait même annoncer une stratégie d’une part pour surveiller que les pays donateurs tiennent leur engagement (25 milliards de dollars de dons et 27 milliards de prêts concessionnels pour 2007) d’autre part, pour mesurer leur impact. Par ailleurs, les donateurs (Banque mondiale, BAD, coopération bilatérale) ont annoncé lundi le lancement du Global Trade Liquidity Program qui sera doté de 50 milliards de dollars. Objectif: assurer la liquidité du circuit commercial dans les pays pauvres. Quatre grandes banques ayant 500 branches dans 70 pays ouvriront un guichet spécial.


 

Publié dans Afrique

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