France. Rien de nouveau à Marseille....

Publié le par Un monde formidable

SOS Racisme s'indigne des propos de Jean-Claude Gaudin sur les musulmans (Source : AFP - 16/01/2010)

SOS Racisme s'indigne samedi dans un communiqué des propos du maire de Marseille Jean-Claude Gaudin sur les musulmans, jugeant qu'il est "temps que le débat sur l'identité nationale cesse" au vu des "dérapages" qu'il engendre.

L'organisation "constate une nouvelle fois que le débat sur l'identité nationale donne lieu a des dérapages tel que celui du Maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin, qui a déclaré: +Nous nous réjouissons que les musulmans soient heureux du match, sauf que quand après ils déferlent à 15.000 ou à 20.000 sur la Canebière, il n'y a que le drapeau algérien et il n'y a pas le drapeau français, cela ne nous plaît pas +".  M. Gaudin s'exprimait lors d'une rencontre avec des militants UMP en présence du ministre de l'Immigration, Eric Besson, précédant le débat sur l'identité nationale organisé à la préfecture.  (....)

Jean-Claude Gaudin, La Tribune, 2001. « Le Marseille populaire, ce n’est pas le Marseille maghrébin, ce n’est pas le Marseille comorien. Le centre a été envahi par la population étrangère, les Marseillais sont partis. Moi, je rénove, je lutte contre les marchands de sommeil et je fais revenir des habitants qui payent des impôts. »

Lisette Narducci (PS), maire des 2e/3e arrondissements La Provence, 14 janvier 2009. « Cette porte d’Aix offre une image désastreuse à l’entrée de Marseille. L’Arc de triomphe doit être mis en valeur. Il faut faire de la place Jules-Guesde un bel emplacement. Une école de management va être construite et il y a un projet d’aménagement d’espaces verts. Quant aux vendeurs à la sauvette, il faudra les empêcher de s’installer. »

Claude Valette, adjoint au maire, délégué à l’urbanisme, Le Figaro,2003. « On a besoin de gens qui créent de la richesse. Il faut nous débarrasser de la moitié des habitants de la ville. Le coeur de la ville mérite autre chose. »

Éric Besson, alors tout nouveau ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale, sur RTL le 25 janvier 2009. « C’est vrai du 19e et du 20e siècle, avec les Italiens, les Polonais, d’autres qui se sont intégrés. Ensuite, il y a eu à la fois une invasion... euh, une immigration de provenance d’Afrique et du Maghreb. » 

Gérard Noiriel * (Source Le Nouvel Observateur.10/12/09)
(...) « Cette crispation autour de «la Marseillaise» existe depuis qu'elle est devenue hymne national en 1880. A cette époque, il y a beaucoup de tensions envers les migrants italiens. La France et l'Italie sont en conflit à propos de la Tunisie, donc les Italiens sont perçus comme des ennemis de l'intérieur. En juin 1881, quand les soldats français, envoyés en Tunisie, arrivent à Marseille, les immigrés italiens sifflent l'hymne national. Cela provoque une chasse à l'immigré dans les rues de la ville pendant une semaine. Bilan : 3 morts. La xénophobie atteint son paroxysme en 1893, lors du pogrom d'Aigues-Mortes, qui causera une centaine de victimes. L'hôpital de Marseille refuse, de surcroît, d'accueillir les blessés italiens : une loi vient en effet de passer qui interdit l'accès aux soins aux étrangers. L'épisode fera scandale dans toute l'Europe. A cette époque, en France, le mauvais immigré, c'est clairement l'Italien. On parle de «nation dans la nation». C'est d'ailleurs l'origine de notre «droit du sol» : la loi de 1889 impose la nationalité française aux enfants nés en France, alors qu'auparavant le choix était laissé aux familles. Loi très mal reçue par l'Italie, qui nous reproche d'annexer sa population. Aujourd'hui, les enfants d'immigrés italiens ne sont plus considérés comme étrangers : c'est pour cela qu'on les tient pour de «bons immigrés». A la différence des «mauvais immigrés», qui ne respecteraient pas l'identité nationale... Les peurs se concentrent sur les musulmans. On le voit, c'est toujours l'actualité qui détermine les angoisses et la stigmatisation d'un groupe ou d'un autre ».  

Publié dans Discriminations

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