Cameroun. Une femme aux commandes d’une brigade de gendarmerie à Douala

Publié le par Un monde formidable

Cameroun. Une femme aux commandes d’une brigade de gendarmerie à Douala par Frank W. Batchou (Le Messager. 22/10/09)

L’histoire retiendra son nom. Jacqueline Balla, puisqu’il s’agit d’elle, est la première femme à occuper le poste de commandant de brigade dans la région du Littoral. Elle est par ailleurs la troisième dame après celle de la brigade de Nkomo et de Nsimalen dans la région du Centre à assumer ce poste au Cameroun. Elle a été installée comme commandant de la compagnie de brigade de l’aéroport I sis au quartier Ngangué à Douala mardi 20 octobre 2009, à la base aérienne de la même ville. Elle remplace à ce poste l’adjudant chef Mana Beaufils, muté à la compagnie de gendarmerie de Mokolo dans la région de l’Extrême-Nord. Ses pas rythmés au son de la musique de l’armée en dit tout sur la femme dynamique qu’elle est. « C’est en travaillant avec elle que vous découvrez quel type de femme elle est. Travailleuse et toujours prête à réagir à la moindre alerte. Sa promotion nous réjouit. Grâce à son dévouement au travail, Je pense qu’elle pourra diminuer le grand banditisme dans sa zone de compétence », affirme un gendarme rencontré à la brigade du port nord de Douala. Lieu de service de Jacqueline Balla avant sa promotion. Un autre d’ajouter : « Si la hiérarchie me donne la permission, j’irais travailler avec elle. C’est une femme. Mais, vous ne pouvez pas imaginer le travail qu’elle abat. Je l’ai toujours considérée comme un modèle depuis que je l’ai connue ».

Dès sa prise de fonction, la nouvelle patronne de la compagnie de gendarmerie de l’aéroport I s’est mise au travail. Dans la matinée d’hier, avec ses éléments (il y a uniquement des hommes ici), elle a défriché tous les alentours de la brigade qui, jadis, étaient plongés dans la broussaille. Un geste salué par la population. « Le nouveau commandant nous démontre par ce geste le travail qu’elle est capable de faire tant à la gendarmerie que dans la zone [Ngangué, aéroport et bois de singes, Ndlr]. C’était une honte de voir la gendarmerie envahie par la broussaille. Elle aura notre soutien », confirme Laure Ngouamo, une habitante du quartier.

21 ans au service du peuple

Le travail, Jacqueline Balla en a abattu. Les échelons, elle en a bravés pendant vingt et un ans de service. C’est en 1988 que les portes de la gendarmerie lui sont ouvertes. Après deux ans de formation, elle intègre les rangs du Secrétariat d’Etat à la défense (SED) à Yaoundé au début de l’année 1990. Dans cette unité, elle va passer huit années de service avant d’être mutée à la brigade d’Awaé. Pendant deux années de service, elle occupe les postes de 1er et 2e adjoint au commandant. En 1999, elle est appelée à faire valoir son talent au bureau de renseignement, de transmission et de sécurité communément appelé antigang à Bonanjo. C’est dans ce service que l’adjudant Jacqueline Balla se fait un nom grâce au commandement opérationnel. Elle finit par déposer ses valises à la brigade port nord comme adjoint au commandant depuis 2002. Poste qu’elle a occupé jusqu’à sa nomination.

Sportive de haut rang, elle est médaillée d’or au handball militaire en 1990 au Nigeria avec la formation de FAP de Yaoundé. Avec la même équipe, elle a remporté plusieurs titres nationaux. Son passage dans le Canon football fille de Yaoundé a été éphémère. Elle a une ceinture marron en karaté shotokan. Elle attend de recevoir ses épaulettes d’adjudant-chef d’ici janvier 2010.

Publié dans Afrique centrale

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