Israël. Le pays des 1001 inégalités
Israël le pays des 1001 inégalités (Source Nicolas Van Caillie’s Weblog. 24/01/08)
D’une certaine manière, Israël a été créée par la gauche sioniste, une élite Ashkénaze provenant essentiellement d’Europe. Durant près de vingt ans – jusqu’en 1977 – cette élite conservera le pouvoir. Des inégalités flagrantes apparaissent pourtant rapidement au sein de la population israélienne malgré l’étiquette socialiste.
Les premières victimes de ces inégalités seront les Sépharades (Maghreb principalement) et autres Juifs orientaux « importés » au cours des années 50-60. Simples, religieux, peu instruits, méprisés par l’élite Ashkénazes qui ne voyait en eux qu’une solution de rechange aux Arabes, ils furent négligés, installés à proximité du Néguev, le long de la frontière jordanienne, loin des villes ou encore dans les quartiers pauvres de Jérusalem-Ouest. Précarité, chômage et misère.
Avec la conquête de Jérusalem-Est, la situation va s’envenimée. L’État hébreu construit de nouveaux logements de bonne qualité à l’Est. Mais ceux-ci sont destinés aux nouveaux arrivants, surtout des Ashkénazes venant d’ex-URSS. Traitement de faveur. La pression monte, le mouvement des « Panthères noires » apparaît. Si l’action des Panthères noires resta imitée dans le temps, les conséquences à long terme furent inversement proportionnelles.
Les Sépharades se retournent contre le Parti travailliste et portent le Likoud, qui promet une revanche, au pouvoir en 1977. Vingt ans plus tard, et malgré le Likoud à la barre, peu de choses auront changé pour les Sépharades. Ils vivent toujours dans des conditions difficiles, sont plus touchés par le chômage que les Ashkénazes et leurs revenus sont moindres (40% de différences). Les disparités originelles se reproduisent.
Les Palestiniens citoyens d’Israël, les Arabes israéliens, sont eux aussi victimes de discriminations. Ce sont pour ainsi dire des citoyens de seconde zone. De 1948 à 1967, les 160 000 Palestiniens restés en Israël seront soumis à une administration militaire limitant leur liberté de mouvement. Ils seront aussi maintenus en périphérie, loin des villes, à l’image de ce que subissent les Sépharades. Encore de nos jours, certains droits leur sont déniés. Sous emploi, emplois précaires (manufacture, agriculture), crédits d’État et accès à certaines fonctions publiques refusés, enseignement sous financé, entraves à la création d’entreprises locales dans les entités arabes. C’est pourquoi, aujourd’hui, 15% de la population active arabe est au chômage et que 45% de celle-ci vit sous le seuil de pauvreté, contre 15% pour la population juive. Autre chiffre éclairant : le salaire moyens des Palestiniens citoyens d’Israël égale 75% du salaire moyen israélien.