Gaza. Opération "Plomb durci"'(2)

Publié le par unmondeformidable

Proportion: sans précédent. (Source : Guerre & Paix - 12 janvier 2009)

 Jamais avant le 27 décembre 2008, l’armée israélienne n’avait conduit dans les territoires palestiniens d’opérations aussi meurtrières que celle en cours à Gaza. Alors qu’aucune victime civile israélienne n’avait été recensée entre le début de la trêve du 19 juin 2008 et sa non-reconduction par les milices palestiniennes de Gaza, si on en croit les autorités israéliennes, environ 900 tués palestiniens étaient dénombrés lundi soir 12 janvier, de sources palestiniennes, dont 277 enfants. 

Pour mémoire, selon les Palestiniens citant B’tselem, en 2002, année la plus meurtrière jusqu’à présent de la deuxième intifada, 1 032 Palestiniens avaient été tués en douze mois, à Gaza et en Cisjordanie. Ce chiffre devrait être rapidement dépassé en seulement 3 semaines de combats, uniquement à Gaza, pour une population de 3,5 habitants (contre 7,3 millions d’Israéliens).

Pour mémoire encore, en dépit du “calme” qui avait prévalu entre juin et décembre 2008, pendant les onze mois qui avaient suivi le processus politique d’Annapolis entre gouvernement israélien et Autorité palestinienne, 498 Palestiniens avaient été tués dont 80 enfants, principalement à Gaza, selon le département de l’OLP chargé des négociations.

Gaza : 854 morts (Source : AFP / 10/01/2009)

Le bilan des morts dans l’offensive israélienne dans la bande de Gaza a fortement augmenté samedi, s’établissant à 854, après de nouveaux raids meurtriers et la récupération de corps par les services de secours, ont indiqué ces services. Parmi les morts, figurent 270 enfants alors que 3.490 personnes ont été blessées, a précisé le chef des services d’urgence dans la bande de Gaza, Mouawiya Hassanein.

Un précédent bilan faisait état de 828 morts et 3.350 blessés.
 »Nous avons récupéré dans la soirée des corps dans des décombres à Jabaliya et Beit Lahya », deux localités du nord de la bande de Gaza où les combats sont les plus violents, a précisé M. Hassanein pour expliquer cette forte augmentation des victimes.
Selon lui, cinq personnes ont été tuées dans la soirée à Beit Lahya et deux autres à Choujaiya, un quartier dans l’est de Gaza-ville.

 Ecole de l’Onu : balle perdue pour Israël (Source : AP /11/01/2009).

Une enquête de l’armée israélienne a conclu que c’est un obus ayant manqué sa cible qui a fait 39 morts mardi à proximité d’une école des Nations unies à Gaza.

L’enquête israélienne a démontré que trois obus de mortier avaient été tirés contre des militants du Hamas qui venaient juste de tirer une roquette depuis les parages de l’école, selon ces responsables qui s’exprimaient sous couvert de l’anonymat.

Deux obus ont atteint la cible. C’est celui qui l’a manquée qui a causé les victimes civiles, selon cette enquête.

Les services médicaux de Gaza ont établi le bilan de cette frappe à 39 morts. L’armée israélienne estime que ce chiffre est gonflé par le Hamas

 Le chef de Plomb durci veut son extension(Source : AFP 11/01/2009).

Le commandant de la région sud d'Israël, le général Yoav Galant, en charge de l'opération "Plomb durci" contre le Hamas, a réclamé une extension de l'offensive, rapporte le quotidien Yediot Aharonot.

Le général Galant a demandé au  premier ministre Ehud Olmert et au ministre de la Défense Ehud Barak de donner leur feu vert à la "phase trois" de l'opération engagée le 27 décembre, qui implique l'engagement de dizaines de milliers de réservistes rappelés depuis une dizaine de jours sous les drapeaux.

"Nous avons une occasion unique de régler le problème que pose le Hamas. Si nous ne le faisons pas nous allons rater une occasion historique", a affirmé le général.
Il a préconisé la réoccupation provisoire de secteurs entiers de la bande de Gaza, principalement la bande frontalière avec l'Egypte d'où des armes passent en contrebande par des tunnels, selon cette source.



Lors d'une rencontre avec MM. Olmert et Barak en tournée dans le sud d'Israël à la fin de la semaine, il a appelé la direction politique du pays à rejeter une trêve aussi longtemps qu'Israël n'aurait pas parachevé son opération en s'assurant de la fin de la contrebande d'armes.

Il a estimé que dans le cas contraire, Israël serait frustré de sa victoire militaire sur le terrain et devrait se préparer à une nouvelle opération contre le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, après un retrait de ses troupes.


 

Manifestation devant la Maison Blanche (Source AFP : 10/01/2009)

Plusieurs milliers de personnes - dix mille selon les organisateurs - ont manifesté samedi devant la Maison Blanche à Washington pour soutenir les Palestiniens de Gaza. "Il y a beaucoup de jeunes. Nous avons le sentiment qu'il s'agit de la plus importante manifestation qui s'est jamais tenue aux Etats-Unis pour la Palestine", a affirmé Eugene Puryear, un des coordonnateurs de la manifestation, organisée par la coalition anti-guerre ANSWER (Action now to stop the war and end racism).
Les manifestants, portant keffieh ou casquette de base-ball aux motifs rappelant le fameux foulard de la résistance palestinienne, se sont pressés dès 19h sur le parc Lafayette en face de la Maison Blanche, répondant aux discours à la tribune par les slogans de "Libérez la Palestine". Ils devaient ensuite entamer une marche passant devant le siège du quotidien Washington Post pour protester contre "sa ligne éditoriale très pro-israélienne", selon Eugene Puryear, puis devant des bureaux du fabricant d'armements Lockeed Martin.

 

Marée humaine sous tension contre les «massacres» à Gaza (Source : Le figaro. Samuel Potier -10/01/2009)

Entre 30.000 et 100.000 personnes ont défilé samedi à Paris pour soutenir les Palestiniens à Gaza. Alors que des incidents ont éclaté dans la soirée, des manifestants ne cachaient pas leur colère, parfois leur haine, contre Israël.

Une marée humaine. Ils sont des milliers - 100.000 clament les organisateurs, 30.000 selon la police - à arpenter les couloirs du métro qui convergent vers l'emblématique place de la République, à Paris. La manifestation pour soutenir les Palestiniens à Gazan'a pas encore commencé, mais déjà, deux jeunes, bonnets noirs sur le crâne, ouvrent les hostilités : «Israël, assassins, meurtriers, terroristes !», hurlent-ils. Des slogans fédérateurs que l'on retrouve à l'extérieur, où flotte une agréable odeur de brochettes et de saucisses grillées.

De grands draps aux couleurs palestiniennes cachent les quelques drapeaux tricolores qui fleurissent au sein du cortège, au milieu des pancartes des associations, syndicats et partis politiques de gauche (LCR, PCF, Sud, Solidaires, le Mrap…) bien disséminées dans la foule.

Les pancartes annoncent elles-aussi la couleur : «Israël, t'es foutu, les Musulmans sont dans la rue !», «stop aux massacres à Gaza !», «ONU, Sarkozy, Obama, complices d'Israël». «Génocide à Gaza, arrêtez la boucherie !» s'affiche en lettres capitales bleues sur fond d'images d'enfants en détresse. Des jeunes regroupés en bande croisent des grands-mères tenant par la main des enfants en bas-âge. Deux types de manifestants qui vont égayer l'après-midi. (…)

 

Ramada Yade: Il faut que cesse la "martyrisation" de Gaza, dit Rama Yade. Rama Yade a appelé à nouveau dimanche à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, qu'elle a qualifié de "prison à ciel ouvert".  (L’Express – Reuters 11/01/2009)

 "Il est normal qu'on demande que la martyrisation de Gaza cesse", a déclaré la secrétaire d'État française aux droits de l'homme sur Radio J.  Pour elle, le Hamas "est en particulier responsable de la situation" avec ses tirs de roquettes mais "Israël n'est pas tout à fait innocent." La secrétaire d'État a répété que Paris avait depuis le début une "position d'équilibre et de recherche d'une sortie de crise". "Nous avons condamné d'un côté les roquettes du Hamas (...) et de l'autre côté, les attaques d'Israël et nous demandons un cessez-le-feu immédiat", a-t-elle expliqué. Rama Yade a jugé que le statu quo ne pourrait que compliquer l'éventuelle mise en oeuvre du plan de paix franco-égyptien, raison pour laquelle il fallait appliquer la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. "Si les morts se poursuivent, si Gaza demeure encore une prison à ciel ouvert, où on ne peut pas rentrer, où on ne peut pas sortir, où on ne peut pas circuler, ça ne peut pas ne pas avoir de conséquences", a-t-elle dit.  

Interrogée sur la violence de certains slogans lancés lors des manifestations qui ont réunis des dizaines de milliers de personnes samedi à Paris et en province en signe de soutien aux Palestiniens, Rama Yade a condamné "toute violence, toute manifestation de racisme et d'intolérance." "Nous n'avons pas à transposer cette guerre chez nous, nous devons privilégier la concorde civile", a-t-elle dit.

 

Arnaud Montebourg: Le député PS Arnaud Montebourg a expliqué pour sa part que les socialistes n'avaient pas participé aux manifestations de soutien aux Palestiniens en France pour ne pas "risquer de cautionner des mots d'ordre communautaristes." "Il y a eu des propos, des slogans antisémites. Il y a eu aussi des expressions islamophobes", a-t-il dit sur Europe 1. "Nous ne pensons pas qu'il s'agisse d'une guerre ethnique ou religieuse, c'est une guerre politique territoriale, une lutte pour la terre qui doit être réglée par la communauté internationale", a-t-il ajouté. 

Publié dans Palestine - Israël

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