France. Une Aixoise retrouvée chez elle morte depuis un an et demi

Publié le par unmondeformidable

Une Aixoise retrouvée chez elle morte depuis un an et demi. Sa voiture, immobile depuis 2 ans dans une rue d'Aix, a alerté la police. Une enquête est ouverte pour déterminer la date et les causes du décès d'une femme dans son logement aixois. Par Sèverine Pardini  (La Provence - 12/02/09)

De mois en mois, la boîte aux lettres s'est remplie de courrier et de prospectus anonymes. Les avis de passage de l'employé chargé de relever le compteur d'eau se sont accumulés. Et dans l'immeuble, plus personne n'avait de nouvelles de cette quinquagénaire aixoise discrète, extravagante, un peu marginale.

Seule sa voiture, une Citroën C3, stationnée dans la rue, semblait indiquer que Sylvie n'avait pas quitté le quartier. Peu à peu, l'étonnement a laissé la place à l'inquiétude. Puis beaucoup se sont résignés. "Elle avait fait plusieurs séjours en institution psychiatrique. On a pensé qu'elle était retournée en soins, alors on ne savait pas trop comment faire", explique une voisine. À plusieurs reprises, les voisins de Sylvie ont tenté d'en savoir davantage : "On a frappé souvent à sa porte, mais personne ne répondait et on n'osait pas ouvrir de force. J'ai contacté des hôpitaux par téléphone, pour savoir si elle se trouvait dans leurs services. Mais comme on n'était pas de sa famille, personne ne nous disait rien", raconte une autre occupante de ce petit immeuble, situé allée Estienne d'Orves, au Jas-de-Bouffan. Un voisin avait même coincé des bouts de papier dans la porte, pour vérifier un éventuel passage. En vain.

Depuis octobre 2007, on était sans nouvelles de cette dame qui vivait toute seule, et "fréquentait peu de gens", selon une connaissance. Mardi, c'est sa voiture qui aura fini par attirer l'attention. "Il était évident que ce véhicule, stationné dans la rue depuis des mois, n'avait pas été utilisé ni entretenu depuis longtemps", indique une source policière. Dans la soirée, des contacts ont donc été pris par la police municipale avec le voisinage de la propriétaire, pour tenter de savoir où elle se trouvait. Mais sans succès. Hier, en fin de matinée, les sapeurs-pompiers sont intervenus sur place. Là, derrière une porte bleue décorée d'autocollants d'enfant, dans le huis clos d'un appartement du premier étage, il ne leur aura fallu que quelques secondes pour découvrir le corps de Sylvie, sans vie, allongée au pied de son canapé.

Elle serait décédée depuis plus d'un an. Hier soir, la victime devait être transportée à l'unité médico-légale de Marseille pour subir des examens. Un moyen pour les enquêteurs de déterminer l'origine exacte du décès. Une disparition qui a ému le voisinage. "Si seulement on avait imaginé ça...", soupire une voisine.

"On a le sentiment terrible d'être passés à côté de quelque chose qu'on aurait pu éviter", glisse une autre dame. Et d'ajouter : "Pourtant, j'avais vraiment le pressentiment qu'elle était peut-être morte." Un pressentiment qui n'aura pas évité ce qui s'apparente, peut-être, à un drame de la solitude

Publié dans Europe de l'Ouest

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