France. Les décès dus aux violences conjugales sont en hausse de 30 %

Publié le par unmondeformidable

Les décès dus aux violences conjugales sont en hausse de 30 % en France (L’Orient Le Jour. 03/10/08)

En Europe, plus d’un quart des femmes subissent des brutalités physiques.

Les violences conjugales ont causé en 2007 la mort de 166 femmes en France, en hausse de 30 % par rapport à 2006, selon le secrétariat d’État à la Solidarité qui a lancé hier une campagne nationale d’information contre la violence faite aux femmes. En 2006, 137 femmes étaient décédées sous les coups de leur conjoint, selon la même source.

Selon des chiffres de l’Observatoire national de la délinquance (OND), 410 000 femmes ont déclaré avoir été victimes de violences physiques de la part d’un conjoint ou ex-conjoint en l’espace de deux ans, selon une enquête de victimisation portant sur 2005-2006. L’OND estime par ailleurs, dans son rapport sur « La criminalité en France », à 130 000 le nombre de femmes victimes de viols sur les deux mêmes années.

Ces chiffres ont été rendus publics pour appuyer une campagne nationale d’information qui vise à inciter les victimes ou les témoins, directs ou indirects, de ces violences à réagir et à les dénoncer. Intitulée « Ne laissez pas la violence s’installer. Réagissez », elle se décline sous forme d’affiches dans la presse quotidienne et les magazines, et de dépliants, brochures et affichettes qui seront distribués à partir d’aujourd’hui.

Le secrétariat d’État souligne que seulement 2 % des femmes victimes d’un ensemble d’agressions (incluant le viol, la tentative de viol, les attouchements, avances et exhibitionnisme) les dénoncent. Par ailleurs, les adolescentes de 10 à 18 ans potentiellement menacées de mariages forcés sont 70 000 pour un ensemble comprenant l’Île-de-France et six départements à forte population immigrée, ajoute le secrétariat d’État, qui reprend une estimation du Groupe pour l’abolition des mutilations sexuelles (GAMS).

Le gouvernement s’est fixé quatre axes de travail pour quatre priorités : mesurer, prévenir, coordonner et protéger, a résumé la secrétaire d’État, Valérie Létard. « Grâce à l’action des pouvoirs publics et des associations relayées par les médias, le tabou se lève timidement. Mais plus le silence se brise, plus la réalité des violences faites aux femmes apparaît crûment dans la nudité des statistiques », souligne Mme Létard. La secrétaire d’État a présenté à la presse une série de fiches pratiques permettant de rappeler la loi sur chacun des quatre fronts (violences au travail, violences conjugales, mutilations sexuelles, viols et agressions sexuelles).

Le plan triennal de lutte contre la violence faite aux femmes, qui avait mis en avant en 2007 le service d’assistance téléphonique gratuit 3919, sera approfondi au cours du premier semestre 2009 pour renforcer la protection juridique des femmes victimes de violences, a indiqué le secrétariat d’État. « Nous serons au rendez-vous le 25 novembre prochain pour nous mobiliser lors de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes », a ajouté Mme Létard.

D’autre part, en Europe, où plus d’un quart des femmes subissent des violences physiques, selon des chiffres révélés au Conseil de l’Europe en juin, plusieurs pays ont pris des mesures pour lutter contre ce fléau. L’Espagne a ainsi instauré des tribunaux spécialisés pour juger les auteurs de ce type de violence, et en Autriche, des policiers sont formés pour expulser du foyer les auteurs de violences.

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