France. Fatima Saïd, "gouverneur de Mayotte"

Publié le par Un monde formidable

Fatima Saïd, "gouverneur de Mayotte" par Maité KODA 05/08/2010

Moins d’un an avant la départementalisation de la collectivité, une jeune Mahoraise s’est autoproclamée gouverneur de « l’île comorienne de Mayotte ». Elle demande « le respect de l’intégrité territoriale des Comores  ».

Mayotte française ? Pas pour tout le monde. La majorité des Mahorais désire conserver leur identité française et a même, à 94,1%, exprimé la volonté de voir leur île devenir département français. Un souhait qui deviendra réalité en 2011, puisque Mayotte deviendra ainsi le 101e département français. Pour autant, la question de l’appartenance de Mayotte à la France est loin de faire l’unanimité. L’Union des Comores continue de revendiquer la quatrième île de son archipel, restée française après la décolonisation et l’accession à l’indépendance des Comores en 1975. La communauté internationale, à l’instar de l’Organisation des Nations Unies et de l’Union africaine a à plusieurs reprises contesté le statut français de Mayotte.

En attente de reconnaissance par l’Union des Comores
C’est dans ce contexte un peu particulier que Fatima Saïd, une jeune Mahoraise installée dans l’Hexagone s’est très sérieusement autoproclamée gouverneur par intérim de l’île de Maore, demandant à ce que l’île fasse partie de l’ensemble comorien.
« Comme la constitution comorienne prévoit que Mayotte fait partie des quatre îles des Comores et doit être dirigée par un gouverneur comme les îles sœurs, je vais prendre mes responsabilités, assurait-elle en juillet dans son communiqué de presse. Tenant compte du fait que mon île natale reste occupée par notre ancienne puissance coloniale et tenant compte du vide juridique, je me propose de m’autoproclamer comme gouverneur par intérim de l’île comorienne de Mayotte ». La jeune femme demandait également à ce que l’Union des Comores la « reconnaisse provisoirement en attendant que Mayotte puisse retrouver son giron naturel ».

Représenter Mayotte devant l’ONU
Ben Hamidi, qui dirige son comité de soutien a expliqué la démarche à RFO Radio. « Les autorités françaises ont autoproclamé Mayotte en tant que département, une décision qui n’est pas reconnue sur le plan international. Si les autorités comoriennes légitiment Fatima Saïd, elle pourra représenter la voix de Mayotte dans les instances internationales et exiger des moyens politiques et économiques pour reconstruire cette unité tant rêvée. »
« La route est encore longue mais il fallait la commencer un jour, c’est là le mérite de Fatima Saïd », ajoute le porte-parole de la jeune femme qui, accusant la pression depuis la présentation publique de son projet ne s’exprime plus aux médias.

Fatima Saïd envisage de représenter Mayotte devant l’Onu au sein d’une délégation comorienne en septembre 2010 afin de soutenir le vote sur le point concernant le retour de Mayotte dans l’ensemble comorien.

Publié dans Océan Indien

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