France. Chroniques marseillaises (4): Une jeune fille violée à la plage des Catalans

Publié le par Un monde formidable

Une jeune fille violée à la plage des Catalans Par Denis TROSSERO (La Provence. 31/07/2010)

La nouvelle a créé "une réaction d'épouvante", comme dit le maire des 1 er et 7 e arrondissements de Marseille, Patrick Mennucci. "On ne peut pas imaginer que deux jeunes de cet âge aient déjà le profil de délinquants sexuels", pestait, hier soir, l'élu. Les faits se sont produits jeudi après-midi, vers 16h30, sur la plage des Catalans (7e ).

Une jeune fille de 17 ans va se baigner. Quelques minutes plus tard, elle regagne le sable en pleurs. Elle va aussitôt se confier aux sauveteurs du poste de secours. À ses interlocuteurs, elle raconte qu'elle vient d'être victime d'un viol. Alors qu'elle se trouvait dans l'eau, deux mineurs l'ont abordée. Et tandis que l'un d'eux l'immobilisait, le second, qui est aussi le plus âgé, la violait. Un acte de pénétration sexuelle passible de la cour d'assises et de quinze années de réclusion criminelle.

Très vite pourtant, les deux jeunes gens vont être interpellés. Ils étaient encore sur la plage, comme animés d'un incroyable sentiment d'impunité. La brigade des mineurs de la Sûreté départementale a été chargée de l'enquête. Pressé de questions, le plus jeune finira par raconter ce qui s'est passé. Les deux auteurs sont originaires de La Belle-de-Mai (3e) et des quartiers nord de Marseille. De source proche de l'enquête, on indiquait hier soir qu'ils ne semblaient pas avoir pris la mesure de la gravité de leurs actes. "La justice doit être extrêmement sévère. Les dispositifs de police ont fonctionné. C'est rassurant" , insistait Patrick Mennucci.  Les deux auteurs présumés ont été déférés hier soir au Parquet des mineurs. Lundi, un exhibitionniste de 44 ans avait été surpris à deux reprises dans l'anse de Malmousque (7e) dans des positions incongrues, devant une fillette de 12 ans, puis devant un adolescent de 14 ans. Étranger en situation irrégulière, il doit faire l'objet d'une mesure d'éloignement.

Après le viol des Catalans, est-on en sécurité sur les plages de Marseille Par S.MA. (La Provence. 01/08/2010)

Comment cela a-t-il pu se produire ? La question taraude les habitués de la plage des Catalans (Marseille, 7e ), qui ont découvert hier dans La Provence le récit de ce viol commis jeudi, en plein après-midi, sur une jeune fille de 17 ans. La victime raconte avoir été abordée par deux jeunes garçons alors qu'elle se baignait. Immobilisée par l'un d'eux, elle aurait été violée par le plus âgé.  L'un des agresseurs présumés, qui ont été interpellés peu après, a reconnu les faits. Tous deux, âgés de 14 et 16 ans, ont été présentés au Parquet.

S'il faut rester prudent sur les circonstances, comment cet acte a-t-il peu se produire, alors que chaque jour, les plages marseillaises sont surveillées par 170personnes, fonctionnaires de police, détachés sur le littoral pour l'été et vacataires de la Ville ? Ces effectifs suffisent-ils à sécuriser les sites de baignade, dont la fréquentation ne cesse d'augmenter ?

"On en est déjà à plus de 650000 baigneurs", indiquait la semaine dernière le préfet de police Philippe Klayman qui annonçait que le record de l'été dernier (2 millions de personnes sur les plages) serait battu à la fin de la saison. "Qui dit plus de monde, dit plus d'insécurité. Nous en sommes déjà à 70 interpellations pour des délits (vols, coups et blessures), soit davantage que pour l'ensemble de la saison estivale 2009", reconnaissait le préfet… face aux riverains des Catalans ulcérés par la multiplication des actes de petite délinquance dans leur quartier: vols de portable sur la plage, vols à l'étalage chez les commerçants, actes de vandalisme.

"Catalans et Malmousque posent cette année un souci particulier", confirmait Philippe Klayman, en rappelant toutefois "l'effort de sécurisation important consenti par la police nationale". C'est qu'à Marseille, il faut déshabiller les quartiers pour habiller la police du littoral.  La Ville n'ayant pas le label de "station balnéaire", elle n'a pas droit aux effectifs supplémentaires octroyés par le ministère de l'Intérieur à des communes comme Arcachon, Sète ou Antibes. Du côté de la Ville, si l'on pêche du côté de la police municipale (230agents sont en poste, c'est-à-dire autant qu'à… Amiens), on innove avec les médiateurs : trois équipes de deux vacataires à Corbières, cinq équipes aux Catalans patrouillent pour "désamorcer les conflits". 900 interventions ont déjà été réalisées. Lundi, ce sont d'ailleurs des médiateurs qui ont permis l'arrestation d'un exhibitionniste à Malmousque. Dans ce cas, comme pour le viol, les auteurs ont été interpellés.

 

Publié dans Europe de l'Ouest

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