Documentaires: "Biens mal acquis" et "Le salaire de la dette"

Publié le par Un monde formidable

Biens mal acquis, un documentaire de Benoît Bertrand Cadi
(France, 2010, 52mn)


Retour sur la Françafrique, à travers l'affaire des "biens mal acquis" : la plainte pour corruption déposée contre les présidents Bongo, Obiang et Sassou Nguesso.

En mai 2007, des ONG (Sherpa, Survie, relayées ensuite par Transparency international) et la Fédération des Congolais de la diaspora portent plainte contre trois chefs d'État africains en exercice, grands amis de la France : Omar Bongo, le président gabonais qui mourra en 2009, après quarante-deux années de pouvoir ininterrompu ; Denis Sassou Nguesso, le président congolais, revenu aux affaires en 1997, après une brève et sanglante guerre civile ; et Téodoro Obiang, qui dirige la Guinée équatoriale depuis 1979. Les plaignants ont recensé le patrimoine connu sur le sol français des intéressés, de l'immobilier aux voitures de luxe, soulignant que leurs émoluments officiels ne leur permettaient en aucun cas d'amasser les millions d'euros en jeu. De fait, dans ces trois pays gorgés d'or noir, la rente pétrolière ne semble profiter qu'à la minuscule élite qui accapare le pouvoir - comme au Congo, où 70 % de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté.
L'affaire des "biens mal acquis" s'est conclue (provisoirement) à l'automne 2009 par le rejet qu'a opposé la Chambre d'instruction de la cour d'appel à la plainte. On attend aujourd'hui la réponse de la cour de cassation. Mais elle guide l'enquête de Benoît Bertrand-Cadi sur les permanences de la "Françafrique" - malgré la volonté proclamée par Nicolas Sarkozy d'en finir avec les pratiques instaurées aux indépendances par Jacques Foccart, le "Monsieur Afrique" du général de Gaulle. Une enquête fouillée, qui donne tour à tour la parole aux représentants des ONG, à l'ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine, à l'ex-PDG d'Elf Loïk Le Floch-Prigent (condamné par deux fois par la justice pour les "affaires" de son ancienne société) ou au président Sassou Nguesso lui-même. (Source ARTE)

 

Le salaire de la dette, 
un documentaire de Jean-Pierre Carlon
(France, 2010, 52mn)


Comment les prêts consentis par la Banque mondiale et le FMI, censés favoriser le développement, ont entretenu la dépendance, la corruption et la pauvreté dans nombre de pays africains.

Comment se fait-il que l'un des plus grands barrages du monde, celui d'Inga en République démocratique du Congo, n'apporte quasi aucune ressource aux populations locales ? Pourquoi des pays qui ont des richesses naturelles aussi importantes que la RDC, la République du Congo et le Mali demeurent-ils les plus pauvres de la planète ? Pourquoi une part importante de leur budget reste-t-elle consacrée au service de la dette ?
La Banque mondiale et le Fonds monétaire international, créés en 1944 par les accords de Bretton-Woods, ont accordé depuis les années 1960 plus de deux mille milliards de dollars au titre de l'aide au développement. Pourtant, force est de constater qu'aujourd'hui tous ces efforts n'ont pas permis aux nations alliées de tenir leurs promesses. Dans les années 80, pris au piège de la dette, les gouvernements du tiers-monde se sont vus obligés de rembourser leurs emprunts avec des taux d'intérêts cinq à six fois supérieurs à ceux pratiqués sur les marchés financiers. Les plans d'ajustements structurels imposés par le FMI ont entraîné privatisation des services publics et exportation massive des ressources, avec des conséquences désastreuses pour le développement de ces états... Et, dans leur sillage, l'installation durable de la corruption et le jeu subtil des réseaux.
À partir d'un état des lieux lucide, et grâce à l'analyse d'experts renommés, d'hommes politiques, de responsables des grandes institutions internationales, mais aussi de militants, d'hommes et de femmes sur le terrain, Le salaire de la dette explore les raisons de ces échecs et décrypte les mécanismes en jeu. (Source ARTE)

Publié dans Afrique

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