Canada. Les façons de faire cubaines en santé inspirent les médecins québécois

Publié le par Un monde formidable

Les façons de faire cubaines en santé inspirent les médecins québécois. par Marco Bélair-Cirino (Le Devoir. Québec. 24 avril 2010)

Le grand patron de la santé publique de la République de Cuba, Jorge Hadad, a vanté, hier, les mérites de la polyclinique — le coeur du système de santé cubain — devant des dizaines de médecins réunis à Boucherville à l'occasion du congrès annuel de l'Association médicale du Québec.

Les 500 polycliniques dispersées sur l'île de Cuba se sont imposées, au fil des 25 dernières années, comme la porte d'entrée du système de santé, et ce, au profit des hôpitaux. Elles accueillent aujourd'hui 80 % des patients qui nécessitent des soins d'urgence. Et les patients sont vus par un médecin en l'espace de 60 à 120 minutes, assure le directeur de santé publique cubain, Jorge Hadad. «Moins de deux heures. Vraiment?» s'interroge Le Devoir. «Oui, oui», répond-il. Il y a une polyclinique pour 30 000 habitants et un médecin de famille pour 1000 habitants, fait-il remarquer. «Pas obligé d'en faire tirer alors?» demande Le Devoir. «Non.»

Les polycliniques prodiguent des soins d'urgence 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, mais transfèrent les patients nécessitant des soins spécialisés à des hôpitaux de référence.

Ces «super centres de santé», où des médecins de toutes les spécialités sont à l'oeuvre, sont appuyés par une myriade de cliniques de médecine familiale. «C'est dans le même esprit [que les centres de santé et de services sociaux (CSSS). L'objectif est] de créer une clinique multidisciplinaire avec l'ensemble des intervenants disponibles pour à la fois s'occuper des services médicaux, mais aussi de l'ensemble des soins de santé qui peuvent être dispensés», affirme le président de l'Association médicale du Québec (AMQ), Jean-François Lajoie.  L'AMQ souhaite qu'il y ait un renforcement des services de santé de première ligne au Québec. «L'expérience de Cuba est intéressante à cet effet. [Les Cubains] ont une première ligne qui est très forte. Ils ont concentré leurs efforts sur la santé maternelle, la santé des enfants pour essayer d'améliorer leur indice de santé. D'ailleurs, ils ont des indicateurs de santé extrêmement intéressants, [étant donné] les montants qu'ils investissent», a affirmé le Dr Lajoie. Par ailleurs, le virage ambulatoire doit être complété, argue-t-il.  L'Association voit aussi avec un grand intérêt la consécration du tandem formé par les médecins et les infirmières dans le système de santé cubain. «Je pense que c'est à retenir ici», souligne le Dr Lajoie.

Les participants au congrès ont échangé jeudi sur l'application de l'approche Lean Healthcare en santé. Ils poursuivront d'ailleurs, aujourd'hui, la discussion sur ce sujet avec le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc.

Publié dans Amérique du Nord

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