Burkina-France: Policiers boxeurs

Publié le par unmondeformidable

Burkina Faso. Haro sur le policier boxeur (Le Pays.23/10/08)

Nous sommes en pleine circulation à Ouagadougou. Un policier arrête un conducteur parce que ce dernier serait en infraction. L’homme de tenue exige alors que le chauffeur, lui remette les clés du véhicule. Celui-ci s’y oppose logiquement car ce sont les documents de la voiture et le permis de conduire du chauffeur qui sont réclamés par les forces de l’ordre dans ces cas et non pas les clés. Il s’en suit alors une discussion. Contre toute attente, et comme un pugiliste qui cherche à mettre son adversaire KO, le flic assène un coup de poing au conducteur. 

C’est le genre de comportement qui, par la faute d’un seul individu, déshonore tout un corps dont nous louons régulièrement les efforts pour assainir une circulation ouagalaise chaotique. Qu’est-ce qui empêchait donc ce policier d’accomplir sa tâche dans un comportement exemplaire comme le font nombre de ses collègues ? Etait-il obligé de s’illustrer aussi négativement en public ? Autant il faut exhorter les usagers de la circulation à respecter les forces de l’ordre dans leur noble mission, autant il faut condamner les gestes cavaliers, primaires et ridicules de certains agents. (…)

France. Deux policiers en garde à vue après des violences à Montfermeil par Luc Bronner (Le monde - 21.10.08)

 L'inspection générale des services (IGS) de la police nationale poursuit son enquête sur les conditions d'interpellation d'un jeune homme, mardi 14 octobre, à Montfermeil (Seine-Saint-Denis), suspecté d'avoir participé à des violences contre les forces de l'ordre. Ce soir-là, vers 21h45, dans un contexte jugé "très tendu" par le maire, Xavier Lemoine (UMP), une patrouille est visée par des jets de pierres puis par des tirs de "mortier" artisanal dans la cité des Bosquets. Après l'arrivée de renforts, les forces de l'ordre tentent d'interpeller les auteurs des violences et pénètrent dans un immeuble.

 Selon leurs déclarations, trois policiers auraient reconnu un des lanceurs de pierre, décrit comme "de type africain, grande taille, vêtu d'un sweat à capuche de couleur noire, d'un pantalon jean bleu et de baskets blanches". Plusieurs fonctionnaires affirment s'être lancés à sa poursuite dans les escaliers et l'avoir suivi devant son appartement, au cinquième étage. Selon leur récit, la porte d'entrée aurait été dégradée par le jeune homme qui aurait donné un violent coup d'épaule. Les policiers l'auraient ensuite interpellé avec difficulté.

 La version du jeune homme, Abdoulaye F., étudiant en BTS de 20ans, sans casier judiciaire, diffère. Selon ses déclarations en garde à vue, répétées devant l'IGS, il regardait le match de football France-Tunisie dans l'appartement familial lorsque des bruits sur son pallier l'auraient dérangé. Les policiers auraient alors forcé la porte d'entrée. "Je leur ai demandé pourquoi ils avaient cassé la porte", explique-t-il au Monde. Un des policiers aurait alors déclaré : "On l'embarque, celui-là." Selon ses déclarations, les fonctionnaires l'auraient alors roué de coups avec leurs armes. Les violences se seraient poursuivies dans l'escalier jusqu'au rez-de-chaussée.

 Une vidéo, tournée par un réalisateur professionnel, Ladj Ly, habitant des Bosquets, atteste des violences commises à la fin de l'intervention. Présent pendant l'altercation, le réalisateur a filmé l'arrivée au rez-de-chaussée. Sur ses images, de bonne qualité, on aperçoit un policier frapper un jeune homme noir, menotté, avec la crosse de son arme, probablement un "flash ball". Puis on voit un second policier lui porter deux violents coups de matraque à la tête. Des images qui ont amené les enquêteurs à reconnaître, dans leur rapport de synthèse, que "les gestes effectués par les fonctionnaires de police s'apparentaient peu avec les techniques réglementaires".

Placé en garde à vue pendant 48 heures, le jeune homme, qui a bénéficié de deux jours d'interruption temporaire de travail (ITT), a nié avoir jeté des pierres, indiquant disposer de témoignages sur sa présence dans l'appartement au moment des violences. Il devrait être jugé par le tribunal correctionnel le 10 décembre. Sa mère, qui affirme aussi avoir été victime de violences, s'est vue reconnaître six jours d'ITT. Un des policiers a bénéficié d'une ITT d'un mois pour une blessure faite au pouce pendant l'interpellation. "Il s'est fait mal en me frappant", affirme le jeune homme. Ses avocats, Julie Granier et Yassine Bouzrou, comptent demander l'ouverture d'une information judiciaire. Ils devaient déposer une série de plaintes, mardi 21 octobre, pour violentes volontaires et menace de mort subies par leur client et sa famille.

Publié dans Société

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